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L’excès de confiance en Krav Maga : ton pire ennemi

Et si tu étais victime de l’effet Dunning-Kruger ?

Dans les dojos comme dans la vie, il y a une phrase qui devrait déclencher une alarme mentale :

« Oui, mais ça, je connais. »

C’est une petite phrase, glissée presque machinalement.

Elle sonne comme une évidence. Et pourtant, elle est l’un des signes les plus clairs que tu es en train de stagner, voire de régresser.

En Krav Maga, où chaque geste peut faire la différence entre sortir indemne ou non d’une agression, cette surconfiance est non seulement contre-productive, elle est dangereuse.


“Je connais” : le début de la fin

Tu t’es peut-être déjà surpris à penser :

  • “Pas besoin de revoir les chutes, je sais les faire.”

  • “On a déjà vu cette défense au couteau, je connais.”

  • “Apprendre à frapper c'est pour les débutants”


À ce moment précis, tu n’es plus dans l’apprentissage.Tu es dans l’illusion.

Et cette illusion, elle a un nom : l’effet Dunning-Kruger.


L’effet Dunning-Kruger : quand tu crois savoir

Effet DUNNING-KRUGER et le Krav Maga
Effet DUNNING-KRUGER et le Krav Maga

L’effet Dunning-Kruger est un biais cognitif démontré en 1999 par deux psychologues, David Dunning et Justin Kruger.


Leur étude a montré que les personnes les moins compétentes dans un domaine ont souvent tendance à surestimer leurs capacités.

Et plus grave encore : elles manquent de recul pour s’en rendre compte.


À l’inverse, ceux qui progressent vraiment, doutent souvent plus, remettent en question leur savoir, et cherchent à se perfectionner en permanence.


En résumé :

Moins on sait, plus on croit savoir. Plus on sait, plus on mesure tout ce qu’il reste à apprendre.

Le Krav Maga est un terrain parfait pour ce piège

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Le Krav Maga est conçu pour être simple, direct et accessible.

C’est une force… mais aussi un risque.

Parce que certains gestes sont “faciles à comprendre”, beaucoup de pratiquants pensent qu’ils sont faciles à maîtriser.

Mais entre comprendre une technique, l’exécuter lentement, et la restituer en conditions stressantes, il y a un monde.



L’effet Dunning-Kruger frappe fort ici :

  • Tu fais 3 mois de Krav Maga, tu maîtrises deux défenses contre un étranglement, tu as vu 3 techniques au couteau… et tu penses que “tu sais te défendre”.

  • Tu regardes un stage, tu reconnais une technique déjà vue… tu te dis que tu n’as rien à apprendre de plus.


Mais en réalité, tu ne vois pas tout ce que tu exécutes encore mal.


Et comme tu ne le vois pas, tu penses que c’est bon.

C’est exactement ça, le cœur du problème.


Le danger de croire que “c’est acquis”

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Une technique que tu crois “acquise” :

  • Peut être exécutée avec des erreurs de distance,

  • Mal timée dans un déplacement,

  • Réalisée trop lentement sous stress,

  • Inadaptée à un agresseur plus lourd, plus rapide, plus imprévisible


Mais tu ne t’en rends pas compte tant que tu restes dans un environnement confortable.

Et si un jour la situation devient réelle, ce que tu pensais “connaître” se retourne contre toi.Tu frappes à côté. Tu bloques trop tard. Tu figes.


Comment sortir de l’effet Dunning-Kruger ?

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  1. Revenir aux bases. Même les experts revoient leurs fondamentaux

    .En Krav Maga, c’est une nécessité vitale : frappes, déplacements, mises en garde. Chaque détail compte.

    Et ce sont ces détails qui sauvent.

  2. Accepter d’être corrigé.Un bon instructeur te reprendra encore et encore.Pas parce que tu es nul.

    Mais parce que tu n’es pas encore assez bon pour survivre dans une vraie situation.

  3. Observer sans comparer.Ne regarde pas les autres en te disant “je suis meilleur”. Demande-toi plutôt :

“Qu’est-ce qu’il ou elle fait que je ne fais pas ?”
  1. Chercher le 1 %. Comme dans le sport de haut niveau, le progrès se joue dans les petits détails. Dans la vitesse d’exécution.

    La stabilité sur les appuis. La qualité du scan après la défense.


Cherche le 1 % d’amélioration à chaque séance.

C’est ce qui fera la différence le jour où ça comptera.


La répétition n’est pas une punition

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Tu as déjà entendu cette phrase :

“Mais on a déjà vu ça, non ?”

Oui. Et tu le reverras encore. Et encore.

Pourquoi ? Parce que répéter ne sert pas à se souvenir. Répéter sert à intégrer.


Et l’intégration, c’est :

  • Quand ton corps réagit sans que tu réfléchisses.

  • Quand ton cerveau ne fige pas, mais agit.

  • Quand, face à l’inattendu, tu réponds avec précision.


C’est ça le but du Krav Maga. Pas d’être “un peu bon” quand tout va bien.

Mais d’être opérationnel quand tout part en vrille.


Une technique n’est pas une vidéo

Dans l’ère des réseaux, on croit parfois que “voir” une technique, c’est l’avoir comprise.

Tu as regardé 10 fois la défense contre une saisie au col sur YouTube ? Très bien.

Mais :

  • L’as-tu testée à vitesse réelle ?

  • As-tu réagi à une variante surprise ?

  • L’as-tu enchaînée avec une fuite réaliste dans un espace contraint ?


La connaissance visuelle n’est pas la compétence motrice.

Et ça, ton cerveau ne le comprend que dans l’effort.


Conclus-toi toi-même

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La prochaine fois que tu entends cette petite voix en toi dire :

“Je connais déjà.”

Pose-toi une seule question honnête :

“Suis-je vraiment capable d’exécuter ça, à pleine vitesse, sans stress, sans hésitation, dans le chaos d’une agression réelle ?”

Si tu réponds “non” ou même “je ne sais pas”,alors continue à t’entraîner.

Et ferme la porte à la surconfiance.


« Plus on apprend, plus on mesure l’étendue de notre ignorance. » – Socrate

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